27 mars 2008

La traite des chèvres

Au mois de novembre, à l'occasion d'un week-end dans la Drôme, nous sommes allés traire les chèvres avec Joël...
La traite commence tôt le matin, à l'heure de la dissipation des brumes matinales!
Joël est déjà alerte.
Première opération, garnir la mangeoire d'avoine.
D'un geste sûr, il faut mettre juste la quantité d'avoine nécessaire au temps de la traite.



Placé entre le quai de traite et l'enclos, Joël laisse pénétrer les fauves affamés. Quinze places, pas une de plus. C'est la ruée. Assez spontanément, les chèvres viennent prendre leurs places, les unes à côté des autres. Elles passent docilement leurs têtes dans les guides qui se referment pour éviter la cohue.



Chaque bête mange alors sa portion.



Pendant que les chèvres mangent... c'est la traite! La trayeuse fonctionne par aspiration et reproduit le geste de l'homme. Il paraît que ce n'est pas douloureux... Force est de reconnaître que personne ne râle.



Certaines bêtes semblent même apprécier. Plus malines, ou simplement gourmandes elles parviennent à resquiller. De retour dans l'enclos la "petite grise" franchit les barrières qui séparent "celles qui ont mangé" de "celles qui n'ont pas mangé"... et se présente à nouveau sur le quai de traite.



J'avoue que je n'y croyais pas. Resquiller à la cantine m'a toujours paru inconcevable!
Pourtant, dès le prochain tour revoilà la petite grise, qui, à force de jouer du coude, fini par doubler tout le monde. Trop occupé à gérer la cohue à l'entrée, Joël ne remarquera la supercherie que trop tard! Ce matin là, elle se présentera 4 fois!
Quand la traite est terminée. Un système de levier libère les chèvres qui quittent le quai.




Les bêtes retournent alors dans l'enclos par une autre porte. Dans la cohue, certaines vont descendre du quai. A plusieurs c'est déjà compliqué à gérer, tout seul, cela doit être du sport.



Après il faut nettoyer le dispositif de traite.
Durée de la traite: 1 heure à 1 heure 30 selon la saison!

19 mars 2008

Premier partage de récolte

Joël est "monté" à Ivry. 2h20 de TGV entre Valence et Gare de Lyon (120 euros pour mémoire), un sac à roulette contenant 300 fromages et pesant pas loin de 30 kg!
La production est accaparée en grande partie par les chevreaux.
Nous "partageons" cette fois ci 4 fromages frais.

A 17h00, les premiers adhérents sont arrivés. La discussion s'engage rapidement.

Des questions sont posées. Joël a la communication intuitive et agréable, c'est un plaisir de l'écouter parler lait, fromage, pâturage, saisons...
Le nombre d'adhérents pour cette année n'est pas encore définitif, mais tournera autour de 70 personnes.
Cette courte vidéo permet de saisir l'ambiance de la rencontre! Y a ceux qui parlent, ceux qui mangent et comme toujours des enfants qui courent partout! La vie quoi...



Prochain rendez-vous avec Joël en septembre. D'ici là, ceux qui passent par la Drôme sont bienvenus à Aucelon. Il y a des gîtes et pour les plus courageux la possibilité de camper sur un terrain qui jouxte la bergerie...

16 mars 2008

Planning des "partages de récolte" pour 2008

Attention:
- la date de septembre (prochain déplacement de JOEL à Ivry) est à confirmer.
- les partages sont fixés au mardi sous réserve de modification du jour de partage de récolte LEGUMES à Réa...

Samedi 15 mars 2008 (déplacement)
Mardi 15 avril 2008
Mardi 6 mai 2008
Mardi 3 juin 2008
Mardi 1er juillet 2008
Mardi 26 août 2008
Vendredi 20 ou samedi 21 septembre 2008 à confirmer
Mardi 21 octobre 2008
Mardi 18 novembre 2008
Mardi 16 décembre 2008

12 mars 2008

Organisation moderne des mises bas

La naissance des chevreaux est un moment délicat pour l'éleveur. Il existe deux manières de faire. Assez curieusement, on qualifie mal ces manières de faire ! On parle de modernité pour désigner un procédé rationalisé économiquement et on parle de tradition pour désigner ce que la nature fait seule ! En fait la modernité doit être opposée aux pratiques du monde contemporain. Le monde contemporain est fou, la modernité ne consiste pas à encourager cette folie, mais bien à aller vers un avenir meilleur. Joël nous démontre qu’il ne s’agit pas d’une utopie.
  • La manière contemporaine dans une "agriculture dirigée par une forme de rationalité économique".

La rationalité économique repose sur la vente du lait de chèvre! Facile et simple. L'idée est de récupérer le lait le plus tôt possible afin de le vendre! « La grande idée c'est la valorisation du lait. Au plus vite on peut fabriquer du fromage avec le lait de la chèvre, au mieux cela va ».
On va donc, dès la naissance, traire la chèvre pour vendre son lait ... et nourrir le chevreau au lait en poudre industriel au prétexte que ce lait en poudre est moins cher au litre! Et là, le calvaire commence pour l'éleveur. Dès la naissance, c'est une course contre la montre. On nourrit le chevreau au biberon, on manipule le chevreau qui résiste car ce n'est pas acquis de boire au biberon pour un chevreau! Donc on attend qu'il ait faim. Mais dans l'intervalle de temps, 2 nouveaux chevreaux arrivent, alors on repousse l'allaitement! on casse le rythme du chevreau... et celui de l'éleveur qui se retrouve à 4 heures du matin avec un chevreau récalcitrant dans les bras!
Cette phase des naissances s'étale sur 15 jours à trois semaine et mobilise 3 ou 4 personnes pour faire un travail que la nature peut faire seule!
Ensuite, on remet le chevreau à un engraisseur le plus tôt possible. Or l'engraisseur, par définition, travaille sans la mère. Il nourrit industriellement et ne peut nourrir ainsi qu'un chevreau qui n'a pas tété! Pas fou le chevreau, quand il goûté à la mamelle et au lait maternel, on ne le fait plus passer à la tétine en caoutchouc et au lait déshydraté!
Comment réagir? Comment changer de stratégie?
  • La manière moderne ou naturelle de faire

« Je suis éleveur, ce n'est pas de la sensiblerie, mais je finissais par penser que tout cela était complètement con d'aller contre nature. Ensuite je suis seul sur l'exploitation et je ne pouvais pas assumer seul les mises bas. Enfin, cela devrait se faire tout seul! Donc, j'ai laissé faire la nature ! J'ai veillé aux naissances et laissé les chevreaux sous la mère ! »
Après la naissance, la mère sèche le chevreau, cela prend un certain temps (quelques heures). Dans les 6 premières heures, le chevreau doit boire du colostrum, au mieux au bout de six heures. Il bénéficie de fait du meilleur lait possible, celui qui évolue au rythme de sa croissance! Le lait maternel est idéal. A une semaine, le chevreau boit le lait d'une chèvre qui a une semaine de lactation !
Cela n’est pas le cas quand on allaite. L'éleveur a beau faire attention il ne parvient pas à donner à chaque chevreau le lait de sa propre mère ! De plus, quand on trait, on est sous pression des chèvres, des chevreaux, on nourrit trois fois par jours, en réchauffant le lait. Quand on laisse faire la nature, les chevreaux boivent en fait à la demande (très souvent un peu). « Résultat. Malgré le travail énorme, j'avais souvent un taux de mortalité de 10 à 12% ». Quand on biberonne, on ne donne pas exactement le lait qu'il faut et on a des diarrhées et des décès. C'est pour cela que les éleveurs utilisent le lait en poudre qui est uniforme.
« Je suis content de l'expérience, parce qu'au stade de 100 chevreau cette année, un chevreau est mort né (ce qui arrive habituellement: accident de mise bas) mais je ne déplore aucune mortalité d'élevage ».
Au-delà du lait, l’autre question est de savoir que faire des chevreaux? Les circuits contemporains sont organisés sur ces circuits d’allaitement industriel ! En laissant faire la nature, on se coupe donc de ce circuit. Mais le fait d'évoquer ce changement de stratégie, d'aller vers un élevage traditionnel (ou moderne en fait) et contre un élevage rationalisé (utilisant les circuits et techniques contemporaine d'élevage) intéresse certaines personnes : des particuliers qui ne sont plus intéressés par les chevreaux élevés au lait en poudre. On compte déjà 27 réservations sur 120 chevreaux attendus. 25 chevrettes vont rester sur l'exploitation, il en reste en gros 70 à commercialiser. Ces bêtes sont proposées en vente aux particuliers (les amap peuvent être de bons débouchés). Le reste partira vers des maquignons qui ne paieront pas mieux au prétexte qu'ils ont été élevés sous la mère...
« Je récolte en ce moment 30 litres de lait par jour car j’équilibre les mamelles des chèvres. Spontanément, les chevreaux tèteront plus certaines mamelles. Normalement, je récolterais 150 litres de lait par jour. Le fait de laisser les chevreaux sous la mère représente « théoriquement » une perte sèche en lait. Mais en face j'aurais eu besoin de quelqu'un pendant 15 à 20 jours, de plus je réalise des économies (lait en poudre, électricité puisque je chauffe moins la fromagerie...). Je n’ai pas souhaité faire un bilan trop précis car l’objectif est bien de revenir vers une « vraie agriculture » : celle qui respecte les bêtes et les hommes ! »
Merci Joël !

10 mars 2008

Premier partage de récolte

Le partage de récolte désigne, dans le langage amap, la livraison de sa production par le producteur. Le terme insiste sur l'implication de l'amapien dans le processus agricole avec toute ses répercussions éventuelles (prise du risque production, prépaiement de la récolte etc.).
Notre premier partage de récolte de la saison 2008 aura lieu le 15 mars 2008.
Joël sera à Ivry, au 1 rue Paul Mazy, lot B04 entre 17h00 et 22h00.
Tous les adhérents sont les bienvenus. Ceux qui sont susceptibles de souscrire un contrat ou simplement curieux de découvrir notre amap sont aussi les bienvenus.
Vous pouvez passer quand vous le souhaitez dans la fourchette horaire,
- soit pour retirer vos fromages et dire bonjour,
- soit pour retirer vos fromages et boire un coup,
- soit pour retirer vos fromages et passer un moment plus long...
Joël apportera du fromage
Je fournirai du vin et du pain
Votre participation sera évidemment bienvenue afin de faire de cette rencontre un moment convivial... comme à chaque fois!
Joël dans son "labo" préparant les fromages... au second plan, la bergerie.

Les mises bas

La première chèvre a fait à la St Valentin: le 14 février.
Puis, dans la foulée, on a eu 3 ou 4 naissances sur la même semaine.
Au changement de lune, dernier jeudi de février, les choses se sont accélérées notablement, on tourne à 6 ou 7 naissances par jours (et de temps en temps quelques unes dans la nuit...). C'est une surveillance constante. Le gros pépin, c'est quand une bête n'arrive pas à délivrer. Il faut aussi faire bien attention à ce qu'un chevreau ne reste pas dans son coin, sans que personne ne s'en occupe.
Normalement, j'aurai terminé à la première semaine de mars. Il y aura bien une ou deux originales qui vont faire plus tard. Parfois au mois de juin! Il faut dire que le bouc est sympa alors je le laisse avec les chèvres ...