3 février 2008

Un partenariat à la sauce AMAP

Nous avons mis en place un partenariat sur le modèle des AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Ce partenariat est formalisé par un « contrat » qui unit plus qu’il lie l’agriculteur et le consommateur (appelé pour l’occasion « consom’acteur »).
Ce partenariat est très simple.
Le producteur s’engage à livrer des produits de bonne qualité.

Joël Boeyaert, "notre" chevrier
Le consom’acteur s’engage à les acheter à un prix équitable.

Une consom'actrice très attachée à la qualitée de la production

Nous sommes bien partenaires. Le producteur nous informe régulièrement de l’évolution de son exploitation. Nous l’informons régulièrement de ce qui se passe au sein de notre groupe. Nous organisons deux « rencontres » annuelles qui sont des occasions d’approfondir nos liens.
Quel partenariat ?
Nous avons d’abord fixé deux montants.
- Le prix « équitable » du fromage (notre unité est un picodon demi-sec, comprenant donc du lait et l’affinage) est fixé à 1,30 euro. Avec cette somme, le producteur estime pouvoir vivre décemment de sa production et fournira des fromages de mars à décembre.
- Notre engagement financier est fixé à 10 euros par mois pendant 10 mois, soit 100 euros par an. Le versement s’effectue en deux fois, soit deux chèques de 50 euros pour chaque « contrat ». Afin de régler en une fois les histoires d’argent, les deux chèques (l’engagement sur l’année) sont remis avant même le début du contrat (en février), à un coordinateur qui les conserve. Ils sont ensuite transmis en début de période de sorte qu’ils constituent bien un prépaiement. Une série de chèques est remise à Joël lors de notre rencontre de fin février (au moment du salon de l’agriculture), la seconde série de chèques et envoyée début juillet (elle permet de payer le fourrage entré pour l’hiver).
Les livraisons:
Deux fois par an, Joël vient livrer les fromages. Le reste du temps, les fromages sont expédiés le lundi de Valence par TFE (transport frigorifique) et arrivent le mardi matin à Ivry. Ils sont réceptionnés par le coordinateur et placés dans des glacières. Nous nous sommes organisés en « groupes » de 5 ou 6 personnes par voisinage. Il s’agit d’éviter le défilé chez le coordinateur qui gère 51 contrats. Le mardi, une dizaine de personnes passent récupérer les fromages pour chaque groupe et se charge de les répartir.
La livraison du mois de juillet a lieu le premier mardi du mois et la livraison d’août le dernier mardi ce qui permet d’éviter pas mal d’absences.
L’évaluation du contrat:
Du côté consom’acteur la satisfaction est au rendez-vous. Après deux saisons on constate une très bonne qualité de fromages. Le producteur a très bien compris comment faire varier les livraisons. Du frais en été pour les salades, du sec au printemps, on a même eu des faisselles et des fromages aux herbes !
Les rares personnes qui n’ont pas reconduit le contrat l’ont fait pour des raisons personnelles. Un couple trouvait les fromages trop forts !
La première année, 41 contrats furent signés, la deuxième année nous en sommes à 51 et encore, c’est le coordinateur qui bloque à ce nombre pour des raisons pratiques. Nous tentons de monter un deuxième point de distribution sur le Val de Marne.
Du côté du producteur la satisfaction est aussi au rendez-vous. D’un point de vue financier évidemment le fait d’être bien payé et surtout en avance est une bouffée d’oxygène. Nous apportons 5000 euros en 2007 à l’exploitation ce qui n’est pas rien.
Mais l’apport principal est humain. Nous avons tissé une véritable relation et manifestons notre intérêt (au-delà de la solidarité) envers un exploitant « isolé ». Habitué à vendre sa production à des marchands il avait un peu perdu le retour du « consommateur ». Nous réagissons à la production ce qui est extrêmement valorisant et motivant.

1 commentaire:

Seb K a dit…

je trouve la photo de mao très jolie